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Quel diplôme pour travailler en soin palliatif ?

Pensez-vous que les soins palliatifs sont suffisamment connus du grand public ?

Les gens savent qu’il y a des soignants qui font des soins palliatifs, mais ce n’est pas clair pour eux. Récemment, j’ai rendu visite à un patient qui voulait dire qu’il m’attendait avec beaucoup d’anxiété et d’anxiété parce qu’il associait les soins palliatifs à la mort. Je pense que les gens ne savent pas ce que c’est vraiment. Les soins palliatifs continuent de prendre soin des personnes, et non de la mort.

Alors, qu’est-ce que les soins palliatifs ?

Les soins palliatifs sont destinés aux personnes atteintes d’une maladie grave, une maladie incurable que nous allons accompagner. Nous prendrons soin de ces personnes médicalement, socialement, psychologiquement et spirituellement afin que cette période de vie soit aussi confortable que possible. Ce soutien réalisé par une équipe interdisciplinaire s’adresse à la fois aux patients et à leurs familles. Il ne faut pas oublier que les êtres chers sont également touchés dans cette vie qui n’est plus et ne sera plus jamais la même. Cette fin de vie accompagnement peut durer quelques jours que deux ans. On nous appelle parfois tard ce qui est regrettable.

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Quand les soins palliatifs peuvent-ils être utilisés ?

La question est très délicate. Il est souhaitable d’être appelé assez tôt pour nous permettre de mieux connaître la personne et ses désirs, ses directives. Ainsi nous suivons son voyage sans qu’elle ne s’égare. Mais pour de tels accompagnements, ce ne sont pas des moyens techniques dont nous avons le plus besoin.

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Nous sommes souvent appelés très tard par nos collègues qui suivent des patients depuis longtemps. Je pense qu’il peut parfois leur être difficile de recourir aux soins palliatifs sans avoir le sentiment d’abandonner les patients qu’ils connaissent bien et/ou d’accepter l’impuissance. Mais ils comprennent de plus en mieux notre rôle et ils sont de moins en moins réticents à nous demander.

Y a-t-il des problèmes de recrutement pour les services de soins palliatifs ?

Il existe une disparité dans la prestation des soins palliatifs sur le territoire national. À l’Hôpital universitaire de Poitiers, nous n’avons pas eu de problème jusqu’à présent même si nous percevons une légère baisse des demandes de formation médicale en soins palliatifs. La situation est assez catastrophique dans les hôpitaux périphériques. C’est le cas pour de nombreuses autres spécialités qui sont actuellement en difficulté.

N’est-ce pas une spécialité trop difficile moralement ?

C’est comme n’importe quoi, il faut le croire. Nous devons croire en la contribution et la richesse de ce que nous pouvons offrir aux patients. Il y a toute l’approche sur le confort, sur la douleur sur les symptômes physiques. Mais il y a aussi la volonté d’accompagner sur le plan psychologique ; cela n’est pas donné à tout le monde en fait. Tout le monde a une place dans les soins médicaux selon les pathologies des patients, tout au long de leur vie. C’est à nous de reconnaître la compétence, l’importance des uns et des autres.

Comment se compose le département de soins palliatifs du CHU de Poitiers ?

Le service de soins palliatifs est composé d’une unité de dix lits d’hôpital et une équipe mobile qui se rend dans tous les départements de l’hôpital de Poitiers. Il compte également sur une petite équipe de territoire qui se déplace dans tout le département de Vienne.

Les médecins du département de soins palliatifs de Poitiers offrent des consultations deux jours par semaine à l’hôpital de Châtellerault et une fois tous les 15 jours à l’Hôpital Loudun.

Nous présenter cette équipe du territoire ?

L’équipe territoriale est une petite équipe composée uniquement d’un médecin et d’une infirmière. L’équipe intervient chez les patients, domicile qui peut être un EHPAD. Notre activité en EHPAD est très importante.

L’objectif de l’Équipe pour le territoire est de couvrir l’ensemble du département de Vienne, mais nous sommes trop peu pour répondre aux demandes. Nous intervenons très peu dans le Nord de Vienne. Nous travaillons souvent en collaboration avec le service d’hospitalisation à domicile.

Beaucoup de gens veulent mourir à la maison ?

Nous sommes très demandés pour cela. De plus en plus de gens veulent mourir à la maison mais c’est quelque chose qui n’est pas toujours facile à assurer dans de bonnes conditions. Tout d’abord parce qu’ils ne peuvent pas être seuls, mais doivent compter sur la présence constante d’un soignant, qu’il s’agisse d’un être cher ou de toute autre personne. En effet, dans cette période de la vie, les patients sont fatigués de symptômes d’inconfort. Il doit y avoir au moins une personne pour interpir les équipes médicales. D’un autre côté, l’aidant doit avoir les moyens financiers pour lui permettre de se libérer pour cela. Sans parler de l’aspect psychologique de la situation. À l’heure actuelle, l’entreprise continue de mettre des moyens pour les aidants naturels. Des équipes mobiles de soins palliatifs et des services d’hospitalisation à domicile sont là pour aider les patients et les soignants.

Lors de son 26e congrès tenu début septembre, la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) a souligné l’inventivité et l’adaptabilité des équipes de soins palliatifs pendant la crise sanitaire. Qu’est-ce que tu en penses ?

En fait, nous avons été sollicités pendant cette période. Nous adapté. Nous nous sommes mis à la disposition des services hospitaliers qui étaient en première ligne, comme les maladies infectieuses, les soins intensifs ou la gériatrie. Nous avons été impliqués dans la collégialité des décisions, dans le choix des traitements pour soulager les patients, dans la recherche d’une solution pour les médicaments en pénurie, etc. Nous avons mis en place un numéro de téléphone unique pour les aidants naturels dans les unités de covid afin de répondre à leurs questions ou de les rendre disponibles. Les psychologues du service ont été joignables au moyen d’un numéro de téléphone unique pour aider les familles des patients. D’autre part, l’agence régionale de santé nous a demandé de mettre en œuvre une réponse à fournir dans l’EHPAD. Nous avons travaillé sur le développement d’une trousse médicamenteuse proposée à tous les EHPAD de Vienne dans le cas où ces établissements prendraient soin de patients résidents dont l’état ne permettait pas, ne serait pas hospitalisé au CHU de Poitiers tout en garantissant des soins et des traitements pour leur confort. Ces kits sont accompagnés de protocoles tels que les protocoles de gestion de la détresse respiratoire ou de la sédation appliqués par le service de soins palliatifs. Si, à l’Hôpital Universitaire de Poitiers, notre intervention était évidente, notre volonté était de fournir des réponses et d’être également à la disposition de la population au-delà de l’institution avec le soutien de l’institution. Ce que nous avons accompli peut être réactivé si les circonstances l’exigent.

Le PFAP a souligné les points négatifs de cette période pour les équipes de soins palliatifs, comme le manque de produits de sédation ou la limitation des visites pour les patients. Y a-t-il eu des points positifs ?

Un point positif de cette période est l’accélération de l’utilisation de la téléconsultation. Nous étions au tout début du soutien de l’expertise de la télévision et nous avons immédiatement passé à la téléconsultation. Elle a eu l’avantage de se mettre d’accord avec ce nouvel outil, de dédramatiser certains points concernant la téléconsultation. C’est un outil qui ne remplace rien ; c’est juste un outil de plus. C’était une belle découverte. La téléconsultation nous a permis de répondre à notre désir de poursuivre les soins et le suivi des patients.

On parle beaucoup du droit de mourir dans la dignité. Quel est votre point de vue sur ce sujet ?

Je ne peux répondre en quelques mots à cet élément important. Il faut s’entendre sur le sens même du mot dignité. J’ai plus d’un commentaire à ce sujet. Le mot « dignité » figure dans le premier article des Droits de l’homme : « tous les hommes naissent libres et égaux en dignité et en droits ». La dignité de la vie d’une personne est inestimable ; elle a une valeur bien au-delà d’un prix, une valeur intouchable. A partir de là, nous devons respecter cette valeur. Quand la vie est très blessée, dans un état compliqué, nous devons nous interroger. Pour respecter cette vie affaiblie par la maladie, nous ne devons ni accélérer ni retarder sa fin. C’est pourquoi les soins palliatifs reposent sur un travail en amont avec les patients. Nous devons les connaître, savoir quels sont leurs propres souhaits. Nous devons les écouter et les rassurer parce qu’ils ont peur de quelle sera leur fin de vie. Certains ont peur qu’ils soient autorisés à souffrir, d’autres craignent le harnais thérapeutique. Peu à peu, nous construisons les contours des soins avec le patient lui-même afin qu’il reste acteur et décideurs à sa fin

Souvent, nous devons harmoniser les souhaits des patients différents des demandes des parents. Nous cherchons donc à respecter les souhaits du patient, à le soulager et à garder sur lui un regard que nous aimerions tous avoir.

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